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JULIEN MIGNOT — PHOTOGRAPHE
20 décembre 2012

OCTOBRE 2012

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La dernière ligne droite de fin d'année ; un sprint final. C'était en octobre, quand on soupçonne que les fêtes et tout ce qui va avec arriveront tel un bobsleigh lancé à pleine vitesse sur la piste de La Plagne. Comme tout coureur, au fond, je regardais l'horizon avant de m'installer dans les startings blocks. Un œil, rivet de marbre, sur l'infini de l'océan. Ce mois fut un week-end à ne pas bouger et regarder la mer droit dans le vague. Je ne retiens que ces images.

J'ai dans la tête un tour d'Europe que je touche du doigt quand l'eau salée submerge mes souliers vernis imprudents. J'ai toujours eu l'impression que la conductibilité de l'eau reliait elle-même tout le territoire, voir même connectait le continent d'en face. De Cabourg je touche New-York, Montreal et l'Islande. Bizarrement ça marche moins bien avec Rio de Janeiro. L'inconnue n'a pas encore sa carte mentale bien dessinée dans ma tête. Mais cela viendra.

Et puis la frontière n'a plus court face à l'océan. Dès qu'on atteint l'horizon, on touche le suivant. Et si le miroir se renverse l'espace et le temps entre les deux devient une zone impalpable à moins de l'éprouver. Le Vendée-Globe cavale pendant ce temps là, dépasse Bonne Espérance et croise à mille nœuds marins du cap Leeuwin : j'écoute Canyons et Perth raisonne.
Tandis que Dumas devait préparer Suite pour le mois de la photo, les skippers affutaient leurs navires. Aujourd'hui je regarde ces points mathématique sur une représentation finie de ce qui doit paraître l'infini depuis le pont. Courir après l'horizon. Depuis le rivage, on ne regarde que dans une direction. La limite distingue un hémisphère, implique une frontière. Tant de question que je ne résoudrai pas. Comme photographier une vague, on ne peut attraper ces concepts ; c'est seulement quand la lumière les rends évidents qu'on peut prétendre les ressentir. Jamais les comprendre.

Nous les comprenons dans un ensemble dont nous n'avons une sensation, une idée. Et ceci est un prétexte à se camper là tel un mas et scruter. Il faut laisser les choses arriver, repartir, des ensembles de vagues, des paquets de mers en larmes de fond pour un aventurier du parquet.
C'est Deauville et ses lames et au fond, ça tombe bien.

 

— LA GALERIE DE PHOTO DU MOIS —

 

-∞- Chant des Sirènes -∞-

Paolo Conte — Sparring Partner
Baxter Dury — The Sun

 

 

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JULIEN MIGNOT — PHOTOGRAPHE
  • Publie régulièrement dans les journaux tels que Libération, Vox Pop ou Le Monde. Photographie la musique, très souvent en version scène ou portrait, en résident à Pleyel ou en passant à la Cigale. Vous verrez surtout ici tout le reste...
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