MAI 2013
Le printemps est d'une lenteur infinie. Le ciel est mou et gris et bas. La lumière ne vient pas. Tout le monde ne parle que du temps et quand on n’en parle pas il pèse de tout son poids sur le moral en berne de nous, pauvres petits parisiens épuisés en manque de sérotonine.
Comme les dépressions successives, qu'on ne distingue pas, nous, terriens, mais que la consultation assidue de la météo en période de crise nous l'affirme, la parenthèse viendra de l'ouest. Pour prendre de l'avance j'ai fuit en Bretagne, sur la plage de l'Ecluse, face à Saint-Malo, la mode, les goélands, Dinard me voilà.
Cette dérive de fin de semaine c'est ce que je retiens de mai. Une sorte de folklore stylistique rompant avec la griffe saisonnière.
Le temps fut plutôt clément. Le soleil n'avait pas encore chauffé le sable ; et il n'y a rien de plus déroutant qu'une plage froide. J'ai cru voir des étendues presque namibiennes, les combinaisons de peau étaient brillantes sur le sable clair.
Le reste du mois j'ai écouté des musiques pour hiberner dans le confort intérieur de soi, un peu immobile, en hochant du menton comme un rocking-chair vide sous une lumière tout à fait chaude et filamentaire.
— LES IMAGES DU MOIS SONT LA —
\*/ Boîte à Musique \*/
Sur la planche — La Femme
Thinking of You — Sister Sledge
The Glow of Love — Change
Still Sound — Toro y Moi
8 November — Amatorski
Hands — Neve Naive
Space Is Only Noise If You Can See — Nicolas Jaar
Let the Spirit — Roots Manuva
The Great Gig In the Sky — Pink Floyd
Genius of Love — Tom Tom Club
The Border — Fred Frith
Trying To Be Cool — Phœnix