Contre le CPE, tout contre, samedi à Nation

J'arrivai Gare de Lyon à 16h36. La présence anormal de flics en civil annonçait que la manifestation n'était pas très loin. Elle partait de Denfert à 14h30 pour rejoindre Nation, avec un peu de chance, elle défilerait encore vers la coulée verte et je pourrai raccrocher les wagons, en effet j'avais du temps et je voulais essayer de faire quelques images. J'ai vaguement fait un rouleau. Pour moi, l'événement dans la rue n'apporte pas grand chose. Il est bien difficile de résumer en quelques tout petit instants un événement aussi brèf qu'une manifestation. La rue redevient rue, et reste rue la plupart du temps. Je ne sais pas faire ce genre d'image. Je me suis senti bien petit parmis ce parterre de photographe digne des fosses en bout de podium des plus grands défilés. Parmis eux, il y en avait certains quand même qui faisaient figure d'indiens. Bruno Stevens se balladait avec son Blad, en prenant le temps de recharger de temps en temps sans trop se presser. Au moins il faisait des images, lui. Le photographe moyens dans cette situation cherche l'événement dans l'événement. Il file en tête du cortège, cherche les symboles et attend la fin de la manifestation pour photographier les casseurs et la charge des CRS comme nous l'avons si bien constaté ces dernier temps quand le sombre tombait encore assez tôt sur les fins de manifs devant la Sorbonne pour constater le crépitement des flashs des photographes capté par les caméras. Autre symptome du soi-disant intérêt des manifestations pour les photographes, c'est souvent le premier sujet des photographes de rue. Ce fut l'un de mes premiers (>cf album "La rue au Cœur" sur ce site) d'ailleurs. et j'ai croisé beaucoup de jeunes photographes en argentique au 50mm avec un vieux Pentax ou bien un Nikon FM, souvent héritage du papa qui avait dans le tamps un labo noir et blanc. Y'en avait aussi en numérique. Mais moins. C'est à relier avec ces quelques photographes venus en fin de conférence le lendemain après-midi. C'est un moyen de dire j'y étais, de vivre l'événement avec un prétexte. De vivre un peu à travers ce qui se passe, sûrement pour se donner une fonction au sein de cette masse informe qui drenne la population. Pour ma part, j'ai manifesté. Claquant ça et là quelques images et en ayant dans un coin de ma tête l' image qu'on connait d'Henri Cartier-Bresson pendant mai 1968. Celle-ci valait bien mieux que beaucoup d'autres. Même si les images de Gilles Caron nous parlent, elles montrent. On nous montre beaucoup trop de choses aujourd'hui. Je prends le parti de faire des images pour moi. Pour dire je retiens ceci ou cela. je préfère proposer que de montrer. Je me détache de plus en plus de l'événement. La rue est interessante comme elle nous touche le plus souvent : quand on n'y prête aucune attention, prise de cours par le quotidien.

Comments

[niac]

tout contre? je dirais tous contre et pas tout contre! mais bon, si tu insistes...

[johnjohnhnjohn]

Les petits belges sont avec vous !
malheureusement ici, la culture de la contestation n'est pas de mise...

j'adore tes photos de backstages. je bosse pas mal ds la mode aussi mais dans le montage vidéo. tu as vraiment de très belles choses!
je poste ton lien dans mon petit blog. Si tu as des réticences fais le moi savoir.
Merci.