Une Belle Histoire
Avant d'être une belle histoire, Shani est une belle rencontre.
C'était à Bordeaux. Matin ensoleillé dans les arcanes du Grand Théâtre.
Après, rien n'est très conforme ; c'est ainsi que naissent, je crois,
les amitiés. Les rencontres qui formulent le "il était une fois" des
belles histoires.
Nous avons parlé de rien mais surtout de tout.
Recoupant sans cesse la musique et la photographie. Sciences inexactes
et sensibles, qui s'arc-boute sur la pratique quotidienne de l'autre et
de ce qui nous entourre.
Les hasards se provoquent, souvent par
curisoté. C'est le premier disque de Shani Diluka. L'idée de sa génèse
est arrivée quand il s'est imposé comme une évidence, par patience.
Quand Grieg l'a rencontré. Elle avait soulevé le coin du voile et tout
devenait logique. Comme la dernière pièce lyrique qu'il écrivit pour piano seul
est une variation de la première. Il n'y avait d'autres lieux possibles
pour enregistrer que Troldhaugen, la maison d'Edward à quelques
kilomètres de Bergen, sur son piano.
La journée, c'est un musée. La
nuit, c'était encore chez lui. Rien n'a changé. Nous avons débarqués un
soir avec Eivind (le chef qui dirige l'Orchestre National de Bordeaux
sur l'album de Shani) par bateau. Il habite de l'autre côté du lac. Il
faisait nuit. Le ponton n'a pas d'éclairage, il se situe juste
devant la tombe du compositeur et sa femme, à même le roc, regardant le
lac. Il n'y a rien à ajouter de plus.
Ainsi est né cet album. Avec
la seule contrainte d'être juste dans l'interprétation. Dans sa propre
interprétation de ce qui parait être simple raisonnance de ce que nous
sommes.