DINARD PLAGE
Il y aura désormais l'été 80 de Marguerite et l'éternel recommencement de nos méfaits d'avril sur le littoral breton du côté de la côte d'émeraude dans les années zéro du XXIe siècle.
J'ai l'impression que la plage a toujours existé. Qu'elle n'a jamais changé depuis quatre années. Et qu'elle ne changera jamais. Comme si les autres jours, les autres saisons, les années entières, n'étaient que des parenthèse où le temps coulait ailleurs mais pas là-bas.
Dinard vit seulement dès qu'on la regarde. Les anonymes sont des acteurs et la lumière le théâtre, la plage en scène et les backstages, évidemment, juste derrière.
Comme la brise se sont les éléments qui font bouger le décor. Les gens et les éléments se fondent. Il n'y a pas de rôle qui se joue puisque tout est juste.
Les cerfs-volants, les vieux, les enfants tous sous le soleil, à la seule ombre des bobs et des chapeaux, et celle des ombrelles de jadis qui traîne dans l'air, tous s'essayent à ne rien faire. L'horizon marin comme limite du regard, tous au balcon quand la mer monte, se dispersent le long du golfe quand elle se retire.
Au milieu, cloué, je reste à ne rien faire.
Comme tous ici cloué au sable pour disperser le temps, qui n'a même plus de valeur, à les regarder faire.