JUIN 2010
Juin 2010 — Le rapport au temps change. Des trains et des avions, des heures en l'air, sans toucher terre, les commandes, prioritaires, altèrent ces séries régulières.
La photographie tient en un instant. La suite demande de la patience.
En photographiant quotidiennement, je me suis dit que je photographierai moins pour moi. Bien au contraire, me voilà rassuré, je photographie sans temps mort, entre les deux prochaines demandes. Tendant l'oreille et prêtant le regard à ce qui arrive, vagues frontières en l'air, des amoureux anonymes dans des trains, des grands arcs de ciel qui relient des pays frontaliers et les gens entre eux.
Sans doute, dans ce tumulte, j'oublie parfois ce qui lie tout. Mes valises s'apprêtent, les images sont des balises, la détresse en moins.
Je n'ai pas pu choisir. Tout est là.