"For la Fiesta!"

Pâques 2006, Beaumont, Puy-de-Dôme ; c'est ma ville, là où je suis né, là où je suis de temps en temps.

En 24 ans, je n'ai pas dû en louper beaucoup de feu d'artifice. Il est tiré devant la mairie, et j'habite à la mairie depuis que je suis né.

Et puis ado, j'ai tenu le poteau qui tient lui- même la grille des autos-tamponeuses. Je regardais les filles en face. Rarement je traversais la piste, de temps en temps elles faisaient un tour d'auto, voir parfois de chenille. Je montais à l'extérieur pour que la force centrifuge les pousses contre moi.

J'ai passé l'âge, mais j'emmène mes neveux maintenant. A la pêche aux canards, c'est moins compliqué. On paye, on repart avec un pistolet en plastique pour les garçons, une peluche pour les filles.

La Reine de Beaumont, défile pour l'occasion. Sur le dernier char, après les majorettes et les fanfares, accompagnée de ses dauphines. Trois pour l'occasion. Et le tout-Beaumont est dans la rue, et tout Beaumont est à sa fenêtre ; on se retrouve chez des amis qui ont vu sur la rue le dimanche après midi. Ce sont toujours les employés municipaux qui conduisent les chars. Les mêmes, depuis longtemps.

Le matin, une fois que tout est prêt, le comité des fêtes, élu depuis 1992, organise une tournée en fanfare dans les bistrots de la commune. Laure, Miss Beaumont 2006, c'est la fille de Luc Fournial. Il fait parti depuis longtemps du comité. Ce jour-là c'était aussi son anniversaire ; voir sa fille en blanc, en haut de l'affiche, et ses amis qui lèvent leurs verres à sa santé, c'était trop. Il a pleuré. Touchant. Pendant ce temps-là, les majorettes affûtaient leur bâton. La fête allait battre son plein.

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