Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
JULIEN MIGNOT — PHOTOGRAPHE
4 juin 2006

Budapest, portrait "classiques" et Europavox

Un peu de silence.

Tout s'est figé un mois durant.

Beaucoup de réflexions autour de la photographie ; beaucoup écrit, beaucoup lu aussi. Des préoccupations "fondamentales", du fond ; mais aussi des choses bien plus pragmatiques et des rencontres si peu philantropes, qui coupent la motivation, l'envie, qui pousse à s'entourrer de vide pour exister dans un petit monde où tout pousse à croire que seul l'argent et le pouvoir décide. Et c'est vrai. Henri Cartier-Bresson l'écrivait avec des lettres de journaux découpées sur le grand mirroir du pavillon familiale en banlieue parisienne : "D'où vient l'argent ?".

Toujours pas de réponse autre que l'histoire.

Je ne me suis jamais senti aussi motivé pour travailler mon regard, et le poser sur tout ce qui me tient à cœur ; je ne me suis jamais senti aussi vide d'envie pour travailler en commande, pour proposer des projets et les défendre, j'ai envie de photographier du vide. Du désert. Là où le droit à l'image est une liberté, là où les photographes regardent, là où ils ne jouent pas des coudes pour se placer pour avoir la veuve d'Edouard Michelin en train de pleurer avec ses enfants à l'église. Là où il n'y a pas de podium réunissant 1000 photographes qui feraient tous la même image et dont la seule rentabilité de déclenchement serait celle de leur aptitude commerciale. Aujourd'hui, bien trop souvent quand on commence en tout cas, bien avant d'avoir un nom, ou quand on se résoud à ne plus en avoir un, c'est le meilleur vendeur qu'on reconnait, pas celui qui regarde.

Voici trois extraits Budapest, 5 jours au cœur. Pas de sujets, juste quelques instants en impressions.

Portraits du Quatuor Psophos. J'ai du mal à regarder certaines personnes, dans le classique autrement que comme elles sont dans la réalité. A notre époque. Vivant tous les jours des choses similaires à celles que je peux vivre aussi. Nous sommes emprunt de la même culture. Je ne suis pas classique, elles ne le sont pas, vouloir l'être serait presque anachronique. C'est comme ça que je vois certains musiciens issue de cette scène là, c'est comme ça qu'ils se reconnaissent dans ces images. Les Psophos en font partie.

Europavox. Projet initial avorté. Un seul photographe backstage. Pas de portrait de sortie de scène. Des photos libre de droit du photographe bénévol du festival pour diffuser à la presse nationale. Les temps sont durs pour les photographes.
Au delà de ces considérations égoïstes, un grand moment. Des rencontres tous azimuts, tous horizon, toutes nationalité confondues. Des concerts au top. Une programmation originale, parfois surprenante et souvent très juste. Vénus et l'orchestre d'Auvergne, rencontre pop sombre sur lit de cuivre, xylo et cordes bien arrangé, supprenant mélange qui détonnait là où on ne l'attendait pas. An Pierle émouvante, Wraygun "ho Baby all night long", Micro Audio Wave bluffant sur des accents de Miss Kitin, et puis ce soir... Dionysos. Les groupes locaux ont su se montrer et profiter du village pro pour rencontrer les programmateurs européens, Kafka (prestation remarquée au Frac Auvergne)  jouera cet été en Slovénie et en Angleterre.

Publicité
Commentaires
JULIEN MIGNOT — PHOTOGRAPHE
  • Publie régulièrement dans les journaux tels que Libération, Vox Pop ou Le Monde. Photographie la musique, très souvent en version scène ou portrait, en résident à Pleyel ou en passant à la Cigale. Vous verrez surtout ici tout le reste...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Publicité