SEPTEMBRE 2010 ::::::

Ça m'a plu de me tromper comme ça.

Septembre c'est la contemplation de la brèche. Le standard idéal qui s'installe. Comme assister au ralenti à la fin d'une galaxie. Ce n'est pas triste, on se rend juste compte de notre impuissance, et combien l'insignifiance contenue dans l'instant passé est prépondérante dans les distorsions Kertesziennes de la fin.

Septembre comme un comète. On observe un trait de lumière dans le ciel qui file, on le sait, vers l'abîme. Sans rien faire, impuissant.
Une comète comme de la glace. Trainée de poudre brulante dans le lointain. Sang glacé, sans être capable de figer quoi que ce soit. Je pensais avoir trouvé un repère dans ce monde mouvant. C'est le point qui bougeait sans que je ne m'en aperçoive. Je pensais que les vents, les marées, que des trucs invisibles, contemplés pendant une année d'observation assidue étaient ténus. Je me demande encore ce qui c'est passé.

Il n'y a rien à comprendre. Verdict. Sentence.

Quand on n'affirme pas ce que l'on veut mais ce que l'on souhaiterait, il n'arrive rien que nous ne puissions maîtriser. J'ai tenté de palier à la déception par l'attention. Vaine illusion. La réalité de l'autre que l'on perçoit est une hypothèse. Et si son hypothèse est aussi mauvaise que la votre vous perdez vos forces à penser plus qu'agir.

Si c'est écrit, c'est que cette inquiétude se cache sans doute dans les images. Discrètement. Au fond, je sais ce que j'ai perdu. Je ne sais pas encore ce que j'ai gagné.

J'ai trouvé des gens à terre. Je me suis baissé pour les regarder. Ils dormaient ou bien se levaient, bref vivaient normalement quand je les voyais endormis, je les contemplais depuis plus bas que la terre. De sous ces montagnes qui ne sont que les miennes, ces bons vieux volcans d'Auvergne désormais.

J'écris d'octobre à Oostende sur septembre, et c'est déjà une victoire sur rien.

Finalement cette rupture qui se voit dans ce petit bilan mensuel apaise et conforte. Les choix sont finalement dans les actes, la posture, et surtout la distance. Se tromper c'est sans doute avancer. Je fais des bons de géant.

— ALBUM SEPTEMBRE 2010 —

:::::: playlist ::::::

1// The Hundred In The Hands - Young Aren't Young

2// Adam Kesher - Hundred Years Later

3// The Black Keys - The Only One

4// Beach House - Gila

5// Arcade Fire - Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)