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JULIEN MIGNOT — PHOTOGRAPHE
5 octobre 2011

SEPTEMBRE 2011

 28_SEPT201145_SEPT2011

 

C'est ici que commence mon mois de septembre et ce qui ressemble à la chute précipitée de la fin de l'été. C'est l'aéroport d'Istanbul. Je me suis lancé dans une tentative de documentation assidue des clients du fooding d'aéroport. Il est six heure du matin. J'ai choisi la meilleure place de la terrasse du Burger King. Tout est beau. Tout est juste. Tout est bon. Tout en toc. Nulle part l'heure ne s'affiche dans cette salle. Il pourrait être toutes les heures du jour et de la nuit. Le burger ne s'arrête jamais. La clim tempère l'été. Les néons remplacent le ciel en blanc. Pureté immaculée, lumière trop forte, chacun parvient pourtant fortuitement à recréer une part d'intimité qui n'existe pas.

Septembre s'annonçait anonyme et normal. Et puis ce que l'on nomme la rentrée est arrivée pressée. Et puis l'été a enfin percé une fois l'équinoxe dépassé.

Ce soir j'ai senti comme la rentrée était déjà là. Demain je travaillais sur ce sujet là pour Libération, mais ce n'était pas de ça qu'il s'agissait. C'était avant la rentrée des classes. Celle de notre enfance dans la lumière et les effluves de septembre, celle des cartables trop lourds et de la vie qui n'est pas encore trop courte. Les culottes ne le sont, évidemment, plus pour bien longtemps.
Je roulais sur mon Vespa. La nuit était déjà fraîche. Depuis chez Samuel je n'avais posé qu'une seule fois le pied par terre à Port Royal. Nous avions écouté de la musique sur sa platine vinyle et ses enceintes de qualité. C'est le même effet à chaque fois que j'ai l'occasion d'écouter à nouveau l'objet vibrant, le sillon magique, la spirale à l'envers. Tout tourbillonne. La musique devient sensible et palpable.
Nous avons parlé comme le temps passe. Comme une barque sur l'onde au beau milieu des flots. Quand la rive disparait et que l'on peut filer doucement au creux. Les vagues n'avaient pas pieds là où nous nagions. Chaque pas était une empreinte délébile sur le socle des statues de pailles à nos effigies. En écoutant les histoires que me racontait Sam, je me recroquevillais dans mon siège comme un môme qui ne veut pas rentrer le lendemain et ne veut pas dormir pour voir venir le moment du réveil éveillé.
Le dernier cognac avalé je filais, la cloche allait bientôt sonner.

En septembre, je le dis, nous sommes seuls.

C'est Yvan qui me l'a soufflé. Je suis rentré en sentant le poids de mes pas à chaque emprunte débile que je laissais sans trace sur le bitume qui titubait. Avez-vous déjà senti le poids de votre corps à l'endroit précis où il entre en contact avec le sol ? Ce n'est que le sol qui vous rappelle la masse de gravité de votre être, par capillarité, par contact. Dans la lumière d'automne qui baisse à vue d'œil, nous ne sommes que ce que nous sommes, l'ombre de nous même sous le soleil de l'autre.

— LES IMAGES DE SEPTEMBRE 2011 —



A la baguette


I Break Horses — Cancer
House of Wolves — 50's
The Raveonettes — War In Heaven & Apparitions
Sibylle Baier —Tonight
Marc Ronson & The Business Intl. —Bang Bang Bang & Somebody To Love Me
The Rapture — In The Grace Of Your Love
Herman Dune — Where Is The Man
John Fitch And Associates — Romantic Attitude
Rowland S. Howard — Shut Me Down

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Commentaires
JULIEN MIGNOT — PHOTOGRAPHE
  • Publie régulièrement dans les journaux tels que Libération, Vox Pop ou Le Monde. Photographie la musique, très souvent en version scène ou portrait, en résident à Pleyel ou en passant à la Cigale. Vous verrez surtout ici tout le reste...
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